Plus qu’un père, un guide

« Mon père, Joseph, est né à Nervieux dans la Loire. Ingénieur, il a fait ses études à l’Ecole des Travaux Publics de Paris. Prisonnier en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’est évadé et a trouvé refuge dans la famille Boyer à Saint-Germain-Laval où il a rejoint les rangs de la Résistance. En fuite, il a été protégé dans ce village, d’autant plus qu’il était d’origine juive par sa mère.


En août 1944 dans une embuscade à Neaux, dans la Loire, son protecteur Jean Boyer, qui était chef de réseau, est tué par des soldats allemands. Mon père s’est alors fait un devoir de rester dans ce village pour aider sa femme Louise et leurs deux enfants René et Jeanette. La famille Boyer tenait un magasin d’électricité et de radio et s'occupait d'un cinéma itinérant qui permettait la diffusion de films dans tous les villages du canton chaque soir de la semaine. Cette activité était très utile pour recevoir les parachutages nocturnes des alliés et réaliser des actions de sabotage. »

C’est à cette époque que Joseph rencontre Noëlle, la maman de Philippe. De cette union naîtront quatre enfants : Jean-Louis, Pierre, Philippe et Michèle.


« Ma mère était la fille d’un paysan “bachelier”, plus passionné d’histoire que d’agriculture. Elle était une maman curieuse qui avait fait l’école hôtelière à Clermont-Ferrand et qui aimait la lecture et la musique. Bref une famille modeste mais très cultivée … ».

Premières créations

Cet environnement familial a joué un rôle déterminant dans le parcours du joaillier. Philippe a été dès son plus jeune âge bercé par des parents cultivés bienveillants qui lui ont offert une ouverture sur le monde et ont éveillé son esprit créatif. Après avoir façonné du cuivre puis des couverts en argent, Philippe s’essaie à d’autres créations. 

« À l’époque, une station-service offrait une pierre fine pour un plein d’essence. Mes copains me confiaient ces pierres que je montais en bagues ou en pendentifs. J’ai aussi réalisé beaucoup de bijoux avec des galets que je trouvais lors de mes promenades en bord de rivière ».  

Minutieux, doué d’une fibre artistique certaine et animé par l’amour du travail bien fait, Philippe se passionne pour les bijoux. « Je n’imaginais pas qu’un jour je vivrais de mes créations et qu’elles auraient un tel succès. Je faisais ce que j’aimais avec le plus de sincérité possible et j’essayais de donner du sens à ces bijoux qui naissaient sous mes doigts».