PHILIPPE TOURNAIRE

Créateur-joaillier passionné et bâtisseur, Philippe Tournaire relie l'univers des pierres et des métaux précieux tout en alliant les univers de l'histoire de l'art et des sciences.

UNE HISTOIRE... Baffie, Montbrison, Paris

Artisan de rêve depuis 50 ans, Philippe Tournaire établit ses règles d’harmonie. Il fait partie de ceux dont le travail n’est pas d’appliquer inlassablement la chose apprise, mais de créer, d’inventer de nouveaux bijoux en s’adaptant aux différentes techniques les plus diverses.

VACANCES EN FAMILLE

Petit il démontait les réveils, les pendules, pour comprendre le pourquoi de ce tic-tac magique et pour avoir le plaisir de les remonter. Son arrière-grand-mère, Marthe, qui aimait beaucoup ce petit bout de génie avait toujours un regard bienveillant sur lui. Quand elle le voyait bricoler les réveils, elle aimait à dire, à qui voulait l'entendre : « Celui-là, c'est un futur bijoutier »...
Philippe Tournaire a notamment appris la discipline à l'internat lors de ses années de collège, il y avait de nombreuses règles à respecter : « Nous ne pouvions pas avoir les cheveux qui touchaient les oreilles quand nous voulions sortir »(...)« si nous voulions sortir il nous fallait être solidaire et rentrer tous ensemble à la même heure ». Explique le créateur.

Il se passionnait pour les sciences, son père y avait beaucoup contribué.

A 16 ans, cet artiste dans l'âme a quitté le lycée et a entrepris un apprentissage au côté de son papa. Il a préparé un CAP de radio-électricien « Au fil des semaines et des mois partagés avec lui, je peux dire aujourd'hui que j'ai, à cette époque, rencontré mon père pour la deuxième fois » . Sa fascination l’a poussé à comprendre comment les premiers hommes arrivaient à façonner des objets selon des méthodes primitives et à les transformer en parures et autres ornements. Elle a nourri son imagination et sa création de bijoux.
Quand Philippe Tournaire a commencé son apprentissage, il créait déjà des bijoux. « Mes parents, plutôt modestes, m'avaient transmis que quand on voulait quelque chose, il fallait se débrouiller pour le faire ». Dans le métier de radio-électricien, il faut être polyvalent « ce qui m'amena à travailler le cuivre ».

Un bijoutier en devenir

« Je ne pensais pas que les bijoux pouvaient devenir un métier [...] J'ai commencé en tant que sculpteur sur métaux précieux ». Après plusieurs mois d'attente, Philippe Tournaire obtient son « premier poinçon de Maître et de responsabilité ».
« Autodidacte, j'ai tâtonné longuement à partir des connaissances acquises en famille ou au cours de voyages. » (…). Philippe Tournaire ne connaissait pas du tout le monde de la joaillerie et des pierres fines. Il a eu la chance d'être aidé par des personnes qui connaissaient bien ce milieu comme Jacques Secretan et Jean Grosfilley. « Ces hommes ont été des personnes très importantes dans mon apprentissage de la joaillerie car ils m'ont permis de comprendre la gemmologie et de me forger ma propre vision sur les pierres. »

Toutes les personnes que Philippe Tournaire à rencontrer, l'obstination et les heures passées à l'établi lui ont appris à travailler. Cela lui a donné la possibilité de se construire une identité, un style qui se retrouve dans ses créations de joailllerie.

A partir de 1973, Philippe Tournaire s'est entièrement consacré aux bijoux. Il a construit de ses propres mains son atelier dans une cave à Baffie à côté de Saint-Germain-Laval . « J'ai de très bon souvenirs dans ma cave, j'y ai appris beaucoup de choses et pas seulement par rapport à mon métier ». De plus, étant à la campagne, Philippe Tournaire n'avait pas de problème de rentabilité, ce jeune créateur a pu s'exprimer comme il ressentait les choses, avec une très grande liberté.

Un artiste joaillier

« A l'âge de 15-16 ans, je ne travaillais pas les pierres précieuses. En effet mes premières créations étaient en galet. Puis une compagnie pétrolière a eu une idée originale. À chaque plein d’essence on recevait une pierre fine. C'est à partir de ce moment que j'ai commencé à utiliser les pierres précieuses dans mes créations. Ces pierres, je les ai utilisées dans mes premiers bijoux, imaginés pour des amis. Enfin, le bouche-à-oreille s’est mis en route. Les amis de mes amis m’ont demandé de réaliser des alliances, des médailles, des bagues de fiançailles... Les commandes venaient régulièrement et commençaient à dépasser ma capacité de production. J’ai logiquement eu envie d’exposer mes bijoux, d’avoir une vraie vitrine afin que plus de personnes aient accès à mes créations.»
En 1984, ce jeune bijoutier ouvre sa première boutique à Montbrison.

En 1999, « nous avons ouvert une deuxième boutique » à Lyon, rue Edouard Herriot à deux pas de la place Bellecour. « Il fallait avoir confiance en son travail pour investir dans une autre ville »(...) « Ce qui a contribué à cette assurance et qui m'a aussi beaucoup appris, ce sont les salons ». Pour Philippe Tournaire les salons étaient un véritable challenge, il y a une date buttoir à respecter, il faut être prêt le jour J et être fier de ce que nous présentions. « Les salons ont été l'occasion de nous faire remarquer parmi les autres Maisons de joaillerie, mais seulement grâce aux bijoux que nous présentions. » Philippe Tournaire aime créer des pièces uniques, il est un artiste dans l'âme. « Il y avait dans la boutique de la rue Tupinerie à Montbrison, une vraie demi Jaguar coupée dans la longueur que j'avais aménagée en vitrine ».

Un succès international

Une troisième boutique a ouvert à Paris en 2004 place Vendôme. La Place Vendôme, pour Philippe Tournaire, c’est l’endroit où il faut être si l'on veut exposer. Ce magasin nous a apporté une clientèle internationale, une clientèle exigeante, toujours en recherche de nouveauté, de rareté et de perfection.
Philippe Tournaire a réalisé plusieurs partenariats d’exception notamment avec S.T Dupont, Focal, Obut, Les skis Lacroix...

En 2006, Philippe Tournaire confronte pour la première fois ses qualités artistiques à la concurrence internationale en exposant au Salon de Bâle en Suisse, la plus grande rencontre du monde de la bijouterie-joaillerie. La poésie existe aussi en joaillerie. Philippe Tournaire, bijoutier-créateur, en est la plus belle preuve.

"Je remercie tous mes clients, amis, des plus modestes aux plus aisés, qui m'ont accordé leur confiance... et permis de réaliser cette histoire." Philippe Tournaire

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